Foire aux questions verticales
D'où vient l'idée du projet ?
En 2005, quatre ménages de trentenaires se sont rassemblés pour trouver une solution collective à leurs problèmes de logement. Ils cherchaient au départ une usine à acheter dans l'agglomération lyonnaise, pour la transformer en logements écologiques, avec des grandes parties communes pour échanger des services et favoriser la solidarité. Ce projet n'était pas facilement réalisable, certains ménages sont partis, et nous avons alors fondé une association et cherché des partenariats pour trouver un terrain, dans un projet de logement social écologique.
Qu'est-ce qu'une coopérative d'habitants ?
Une coopérative d'habitants est un ensemble de logements en propriété collective, qui dépasse donc la propriété privée. Le seul propriétaire, c'est la société coopérative qui a fait construire l'immeuble. Tous les habitants sont locataires d'un logement dans la coopérative, et aussi administrateurs de la coopérative. Le choix d'une société coopérative implique une gestion démocratique du bien immobilier collectif (un habitant = une voix). Cette gestion démocratique est sans but lucratif : personne ne peut s'enrichir, toute spéculation immobilière est impossible. Le caractère rigoureusement privatif de tous les logements nous différencie radicalement d'une communauté.
Quels sont vos liens avec Habicoop ?
L'association Habicoop cherche à développer le concept de coopérative d'habitants en France. En 2006, ils nous ont contactés pour nous proposer d'être leur projet pilote, donc de nous accompagner gratuitement sur les questions juridiques et financières. Nous avons signé une convention de partenariat, et nous sommes devenus administrateurs d'Habicoop. C'est avec eux que nous avons rédigé les statuts de notre SAS coopérative, réglé les questions fiscales et comptables, trouvé certaines subventions... Habicoop a joué également un rôle d'assistance à maîtrise d'ouvrage sur la conception de notre immeuble. Au-delà de notre projet, nous souhaitons participer avec Habicoop à la construction d'une nouvelle voie pour le logement, en particulier dans le cadre de la préparation de la loi sur l'habitat participatif.
Quel a été le rôle de Rhône Saône Habitat ?
Rhône Saône Habitat est la coopérative HLM qui a construit l'immeuble avec nous : 24 logements pour lui, vendus en accession sociale à la propriété, et 14 logements pour le Village Vertical. Rhône Saône Habitat a également assuré le portage financier de notre opération, et intervient dans le mécanisme de garantie mis en place avec la banque qui finance notre prêt locatif social.
Comment fonctionne le groupe ?
Nous nous réunissons une fois par semaine pour débattre et gérer les affaires courantes, plus une fois par mois pour prendre toutes les décisions et mandater les personnes qui font avancer les différents dossiers avec nos partenaires : architectes, banques, etc. Nos décisions se prennent toutes au consensus. Nous échangeons beaucoup par courriers électroniques, et nous centralisons toute la mémoire du projet en ligne, sur un wiki. Nous inventons nos méthodes de travail, elles évoluent au fil du temps. Nous dégageons du temps, en marge de nos activités professionnelles et familiales, pour assister aux réunions avec nos partenaires en journée ou en soirée. Le Village demande beaucoup de travail et de rigueur, mais nous prenons beaucoup de plaisir à travailler ensemble.
Qui sont les villageois verticaux ?
Nous sommes actuellement 21 adultes (dont cinq familles avec de jeunes enfants), des ménages aux parcours très variés, qui ne se connaissaient pas au départ (sauf exception). Certaines personnes sont arrivées dans le projet avant l'âge de trente ans, d'autres après cinquante ans. Le Village Vertical est un projet militant qui ne s'adresse pas seulement à des militantes ou des militants. Ce qui nous réunit, c'est la volonté d'agir concrètement pour développer de nouvelles solidarités, et des modes de vie plus écologiques. Le Village Vertical accueille quatorze ménages. Neuf sont sous les plafonds du logement social (PLS). À ces logements sociaux s'ajoutent quatre logements très sociaux (PLAI) qui sont gérés en partenariat avec l'association AILOJ, pour des jeunes accompagnés dans un parcours d'insertion sociale. Tous les logements sont attribués. En prévision d'éventuels départs, nous gérons une liste d'attente.
En quoi consiste la dimension écologique du projet ?
D'abord dans le choix de construire un bâtiment basse consommation avec des façades en bois, un toit photovoltaïque, une chaufferie au bois, etc. Ensuite dans la conception de grands espaces communs, qui permettent de gagner de la place dans les logements, de mutualiser des équipements, de rencontrer ses voisins et d'organiser des échanges de services, des achats groupés. Enfin dans les modes de vie à l'échelle de l'immeuble : gestion des déchets, récupération des eaux de pluie, autopartage, potager collectif, etc. C'est en ce sens que nous parlons du village comme d'une sorte de « laboratoire » pour expérimenter collectivement des modes de vie plus écologiques en ville.
Que trouve-t-on dans les parties communes ?
Un jardin partagé avec un potager collectif, une salle commune (60 m2 avec une cuisine) pour des réunions, des repas, des fêtes… Des coursives à chaque étage, qui forment des balcons partagés. Une buanderie qui nous permet de mutualiser les lave-linge, quatre chambres d'amis (dont une qui accueille la seule baignoire du Village). Petite précision à ce sujet : chaque logement est bien sûr équipé d'une cuisine et de sanitaires strictement privatifs, avec une douche privative par ménage (et même deux pour les T5).
Combien coûte un logement au Village ?
Les villageois paient une redevance mensuelle qui permet de rembourser l'emprunt bancaire collectif et de payer toutes les charges, y compris chauffage, fluides, provisions pour gros travaux et vacance… Cette redevance permet de financer également les grands espaces communs. Pour les logements sociaux (PLS), cette redevance est estimée à 11 € /m2, ce qui est un peu en dessous du prix du marché actuellement dans l'agglomération. Toutefois la comparaison avec le prix d'autres locations a peu de sens, car l'habitat coopératif n'a pas d'équivalent. Cette redevance ne suivra pas les prix du marché, mais l'évolution du coût de la vie. Environ 20% de cette somme seront récupérés sous forme de rente aux héritiers, quarante ans plus tard.
Que se passe-t-il lorsqu'un coopérateur déménage ?
Le ménage qui le remplace lui rembourse son capital de départ (20 % du coût de construction du logement loué). Et ses héritiers, quarante ans plus tard, touchent une rente qui correspond environ à 20 % des sommes avancées lors de l'occupation du logement. Cette rente est financée par les occupants suivants, à partir du moment où le prêt bancaire collectif est remboursé.
Quelle est la surface et la typologie des 14 logements ?
4 T1bis ou T2 (logements très sociaux)
3 T2 (dont 2 logements sociaux)
2 T3 (logements sociaux)
2 T4 (logements sociaux)
3 T5 (logements sociaux)
Surfaces : de 31 à 92 m2 SHAB